Dans un contexte de pénurie de soignants, ne pas répondre aux sollicitations des candidats est un très mauvais calcul qui peut ternir durablement la marque employeur d’un établissement de santé.
Dans un contexte de pénurie de soignants, ne pas répondre aux sollicitations des candidats est un très mauvais calcul qui peut ternir durablement la marque employeur d’un établissement de santé.
Une étude menée par le site emploi Indeed en 2021 indique que 77 % des candidats en recherche d’emploi ont déjà été « ghostés » par un recruteur. Dans le domaine de la santé, il n’est pas rare que les employeurs omettent de répondre aux soignants, alors même que ces derniers ont passé du temps à rédiger un CV et une lettre de motivation. Si ce comportement – frustrant pour les candidats – est particulièrement délétère pour les employeurs, c’est parce que les candidats sont généralement rancuniers. D’après « Le baromètre de l’expérience candidat 2024 » mené l’IFOP pour l’entreprise Yaggo en août 2023, 58 % partagent ensuite leur mauvaise expérience avec leur entourage. Or, ces prises de parole – particulièrement virales sur les réseaux sociaux – risquent de détériorer l’image de l’établissement de santé auprès des candidats potentiels, mais aussi des équipes soignantes, des patients, des fournisseurs… Si l’établissement est en phase de recrutement, ce manquement peut donc lui coûter cher. D’autant plus que 87 % des sondés estiment que l’expérience en tant que candidat est un bon indicateur de la manière dont l’entreprise traite ses salariés, selon le baromètre.
Alors que la pénurie des soignants s’aggrave, les établissements de santé ont donc tout intérêt à chouchouter les candidats qui font l’effort de postuler à leurs offres plutôt que de jouer les indifférents. D’une part parce que les candidats sont finalement peu nombreux, d’autre part parce que ces derniers seront d’autant plus fidèles à leur futur employeur s’ils ont été engagés dès les toutes premières étapes du recrutement. Durant le processus d’embauche, un autre facteur doit être un point de vigilance : le temps, qui peut, là aussi, jouer en la défaveur des employeurs. Et pour cause : les soignants qui se portent candidats attendent de leur future équipe une réponse dans un délai « raisonnable ». D’après le baromètre de Yaggo, 79 % des candidats estiment que ce délai est acceptable lorsqu’il se situe entre 3 et 14 jours. Les professionnels RH du secteur de la santé doivent donc se montrer réactifs lorsqu’ils reçoivent des candidatures s’ils ne souhaitent pas froisser leur cible de candidats. S’ils ne le font pas, d’autres professionnels, plus réactifs, le feront à leur place et leur couperont l’herbe sous le pied. C’est le propre d’un marché du travail compétitif comme l’est celui de la santé.
De la même manière, envoyer aux candidats soignants une réponse « type » non personnalisée ne suffira pas. Surtout lorsqu’il s’agit d’éconduire un candidat, une réponse argumentée, qui laisse entendre que la candidature a vraiment été regardée, sera plus adéquate et permettra au candidat concerné de mieux « digérer » le refus de l’établissement de santé. Là aussi, il en va de la marque employeur de l’établissement qui peut, à tout moment, faire l’objet d’un « bad buzz ». Cette approche suppose toutefois d’être suffisamment staffé en interne ou d’être outillé d’un ATS, c’est-à-dire d’un logiciel dédié à la gestion des recrutements comme Mstaff. Le Graal, c’est même de réussir à garder un lien avec cette manne de soignants et de constituer un vivier de candidats, par exemple pour mieux gérer ses remplacements. En résumé, alors que la gestion des recrutements est l’une des activités les plus chronophages pour les services RH des établissements de santé, industrialiser intelligemment la réponse aux candidats peut être une bonne option pour rester attractif sur un marché déséquilibré où le rapport de force est plutôt en faveur des soignants.