Il est urgent que les établissements de santé, en proie à de profondes difficultés de recrutement, améliore leur « expérience candidat ». Cela passe par plusieurs actions comme celle de répondre à tous les candidats ayant fait l’effort d’envoyer leur CV, y compris ceux qui ne sont pas retenus pour le poste. Explications.
Il est urgent que les établissements de santé, en proie à de profondes difficultés de recrutement, améliore leur « expérience candidat ». Cela passe par plusieurs actions comme celle de répondre à tous les candidats ayant fait l’effort d’envoyer leur CV, y compris ceux qui ne sont pas retenus pour le poste. Explications.
Depuis le moment où il prend connaissance d’une offre d’emploi jusqu’à celui où il reçoit – ou non – une proposition d’embauche par l’entreprise, un candidat se forge une impression. Ce qu’il vit au cours du processus de recrutement (lire l’offre d’emploi, envoyer sa candidature, échanger avec un recruteur, participer à un entretien, suivre un processus d’intégration…), c’est ce qu’on appelle « l’expérience candidat ». Si les établissements de santé y prêtent de plus en plus attention, c’est parce que les soignants sont devenus particulièrement exigeants envers leur employeur. Les jeunes générations attendent par exemple que leur employeur respecte l’équilibre de leur vie professionnelle et personnelle, s’engage en matière de santé au travail, les associe aux décisions stratégiques…
Ce degré d’exigence challenge les établissements de santé, qui n’ont d’autre choix que d’améliorer leur processus de recrutement pour plaire à leurs futurs talents. À juste titre puisque selon une étude mondiale menée en 2023 par l’agence CareerPlug, 58 % des candidats ont déjà refusé une opportunité d’emploi en raison d’une mauvaise expérience de recrutement. Pour attirer des soignants et assurer la continuité des soins, améliorer l’expérience candidat s’avère donc capitale en 2024. Mal la considérer, c’est prendre le risque de voir ses potentielles recrues rejoindre les équipes des établissements de santé concurrents et ainsi accumuler les difficultés de recrutement.
Au cours du processus de recrutement, certaines étapes sont au cœur de l’attention des recruteurs. C’est par exemple le cas de la rédaction des offres d’emploi. Au fil des années, les établissements de soins s’efforcent, par exemple, de les rendre plus attractives. À l’inverse, d’autres étapes sont peu – ou mal – adressées. Notamment les toutes dernières, une fois que les soignants ont fait acte de candidature. Passé ce stade, il n’est par exemple pas rare que ces derniers, lorsqu’ils ne sont pas retenus, soient « ghostés » par les recruteurs. C’est un moment décevant pour ces soignants qui ont souvent mis du cœur à l’ouvrage en préparant leur candidature.
Déçus de leur expérience candidat, ces derniers peuvent – en guise de revanche pour ce manque de considération – partager leurs ressentis sur les réseaux sociaux et ainsi ternir l’image employeur de l’établissement de santé auprès des autres candidats potentiels. Du fait du bouche-à-oreille, un hôpital, une clinique, un EHPAD… a donc vite fait d’être considéré comme un mauvais employeur par les soignants. Répondre à l’ensemble des candidats est donc un réflexe que les recruteurs de la santé doivent à tout prix acquérir, au risque de voir voler en éclat tout le travail déployé pour construire une marque employeur attractive. Cela suppose toutefois d’avoir les moyens humains et technologiques pour le faire, notamment un logiciel dédié à la gestion des recrutements comme Mstaff.
Dans l’idéal, un mail de refus personnalisé, expliquant les raisons de la décision, devrait être envoyé aux soignants ayant postulé. Cette réponse argumentée aidera les candidats non retenus à mieux accepter cet échec. À cet instant, la considération que les recruteurs montrent aux soignants est vraiment importante. Dans la majorité des cas, les candidats éconduits en sont d’ailleurs reconnaissants, surtout lorsque les recruteurs distillent quelques conseils dans leur réponse, par exemple sur la manière de se présenter en entretien, sur la rédaction de la lettre de motivation…
Pour les établissements de santé, entretenir de bons rapports avec ces candidats éconduits est également bénéfique. C’est même un pari sur l’avenir : si, dans les prochains mois, un autre besoin émerge au sein d’une unité de soins, le recruteur ou le cadre de santé pourra piocher dans le vivier de candidats qu’il aura déjà rencontré pour pourvoir le poste. Il gagnera ainsi un temps précieux pour répondre à son besoin, souvent urgent, de recrutement.